Etape 67 - Gand - Promenade historique au clair de lune

Mardi 5 février 2019. Après une petite halte dans un café pour déguster une bonne bière et un morceau de gâteau (délicieux !), je décide de profiter de la nuit pour découvrir Gand sous un tout autre éclairage.

Cette promenade nocturne au clair de lune est l'occasion pour moi de reprendre le cous de l'histoire de Gand, là où je l'ai laissée, c'est-à-dire au lendemain de la bataille des Eperons d'Or, en 1302, quand pour l'une des premières fois dans l'histoire de l'Europe médiévale, la population prenait le dessus sur les nobles et leurs privilèges.

A cette date donc, la révoltes des sans grades engendra une gestion communale partagée, entre les bras et les marchands, et une liberté communale unique en Europe où le peuple avait son mot à dire dans les affaires de la cité, par le biais de ses élus...

Toutefois, cette première en Occident se solda rapidement par un échec. Ce degré poussé de la démocratie, et surtout les dérèglement de ce système encore fragile, allait rapidement plonger Gand dans le déclin économique.

Soixante ans plus tard, la guerre de Cent ans commence et provoque le chaos en France et en Belgique. La situation économique se dégrade. Avec 60.000 habitants, Gand est au XIVe siècle la deuxième ville la plus peuplée d'Europe après Paris...

Ses édiles commettent l'erreur de miultipllier les mesures protectionnistes vis-à-vis de ses voisins les plus proches (à méditer pour tous ceux qui pensent que les pays doivent à tout prix adopeter de telles mesures... à chaque fois, cela a conduit à démultiplier le déclin économique...). Dans le même temps, le gouvernement gantois décide de se débarasser de celui qui la défendait magistralement sur la scène internationale : Jacques Van Artewelde, l'ardent leader des tisserands.

Nouvelle erreur... Partisan du rapprochement avec l'Angleterre au nom des intérêts économiques de la Flandre Van Artewelde était parvenu à maintenir le royaume de sa Majesté au-delà de la Manche, à l'écart du conflit et à obtenir la levée du blocus anglais. Mais en 1345, à la suite de sordides querelles corporatistes, il fut assassiné par ses concitoyens.

L'avènement du XVe siècle marqua donc la fin des libertés durement acquises. Les princes s'attelèrent à rogner ce que leurs prédécesseurs avaient concédé à la ville libre de Gand. Et les ducs de Bourgogne qui avaient hérité de la Flandre réprimèrent les dernières révoltes dans le sang. L'épisode des libertés du peuple de Gand se clôturait.

C'est un Hasbourg, Charles Quint, Gantois de naissance, né justement dans ce château des Comtes, qui finit par asservir la ville, lorsque, en 1539, ses habitants se révoltèrent contre une nouvelle levée d'impôts.

Suite à cette révolte, Charles Quint prit des mesures brutales pour réprimer dans le sang le soulèvement en exigeant des notables de la ville qu'ils défilent pieds nus avec une corde autour du cou. Ce qui valut aux Gantois le surnoms de Stroppendragers (les "Garrotés").